Gigondas, le 30 octobre 2019

La dégustation. Cet instant magique, cette ultime révélation.

Depuis tout ce temps que nous cultivons nos terres, que nous vivons le temps et ses caprices, les saisons, que nous travaillons la vigne, puis son raisin, que nous veillons avec attention sur nos cuvées, vous pouvez penser que nous maîtrisons notre terroir et tout le travail en cave. Cela est probablement vrai, mais…

Mais il y a toujours ce petit instant, ce trac qui nous prend au moment où nous dégustons notre vin, tel un artiste un soir de générale au théâtre. Nous découvrons alors ce qu’il est, le plaisir qu’il va offrir à nos sens. Certes, nous dégustons nos différentes cuvées tout au long de leur élaboration, puis nos assemblages, mais il reste quand même cet ultime moment de découverte de notre Cuvée finale.

Un terroir vivant, les caprices du temps, le travail d’artisan – avec toute cette délicate imperfection
humaine – façonnent une nuance de couleur, un nez, un bouquet et une bouche aux douces subtilités. 

Voilà que cet effet millésime est attendu – ou parfois redouté – chaque année. A chaque fois, nous sommes heureux de découvrir quelle surprise notre vin nous réserve, quelle magie il recèle ! 

Comment a-t-il grandi ? Quelle personnalité exprime-t-il ? Est-il conforme à nos souhaits ? Est-il à la hauteur de nos espérances ? Sera-t-il à la hauteur des vôtres ? Voilà où se loge notre trac. 

Ce trac n’existerait pas s’il n’y avait pas une volonté farouche de bien faire, de partager et de procurer un plaisir certain. Nous avons la chance de pouvoir toucher à la fois les sens et l’esprit. Ce n’est pas donné à tous les Arts et nous espérons nous en montrer dignes.

Alors, on déguste ?
Jean-Pierre, Mireille et Florence Cartier